1. L'origine des armoiries communales
La plupart des communes possèdent aujourd’hui des armoiries, qui sont un symbole qui les rattache à leur histoire. Des armoiries, et non un « blason » comme il est souvent dit par erreur à l’époque moderne. Car le blason est le nom de la « science » qui s’occupe de décrire ce que représentent les armoiries, que l’on peut aussi nommer plus simplement « armes » ou « écu ».
Ainsi, en 1829, dans son livre Henri III et sa cour, Alexandre Dumas Père faisait fort justement dire à un de ses personnages : « Êtes-vous si ignorant en blason, comte, que vous ne puissiez reconnaître les armes réunies de deux maisons souveraines ? ».
À l’origine, le terme d’armoiries désignait les symboles peints sur les armes, c'est-à-dire sur le bouclier, l'écu, la cote d'armes des chevaliers, qui sous leur armure étaient sinon impossible à reconnaître dans les batailles et autres tournois. Plus tard, la même symbolique fut utilisée pour des familles roturières, c’est-à-dire non nobles, des corporations de métier, des congrégations religieuses, des institutions comme les universités ainsi que les communautés urbaines importantes. Paris faisait partie de ces communautés urbaines, avec des armoiries accordées par le roi Philippe Auguste dès 1190.
Les communautés villageoises n’avaient en général pas d’armoiries. Après la Révolution, il fallut attendre le Premier Empire pour que les villes soient à nouveau officiellement autorisées à s’en doter. Mais les communes rurales continuèrent à ne pas en avoir, ce qui n’avait il est vrai que peu d’importance.
C’est au 20e siècle, avec l’apparition d’une symbolique de plus en plus présente dans la société (avec notamment les logos commerciaux), que le blason « civil » connut un renouvellement certain. C’est ainsi que fut publié en 1950, sous l'égide de l'administration départementale, un armorial des communes du Bas-Rhin. Une commission s'occupa de créer des armoiries pour les villes ou villages qui n'en possédaient pas.
Dans ce recueil d'armoiries, celles qui furent attribuées à Geudertheim étaient les suivantes :
Étant le symbole officiel de la commune, elles furent également reprises sur les documents émanant de la municipalité, les couleurs étant symbolisées par la codification graphique précise en vigueur en héraldique (autre nom de la science qui s’occupe des armoiries) pour les documents en noir et blanc, à savoir un pointillé pour l’or (jaune), des lignes horizontales pour l’azur (bleu), des lignes verticales pour les gueules (rouge) et le blanc pour l’argent (blanc) :
On voulut alors, de façon évidente, comme cela fut le cas pour un grand nombre de municipalités, et en l'absence d'armoiries anciennes avérées, reprendre les armoiries d’une famille noble locale, en l’occurrence la famille von Geudertheim, attestée au moins depuis 1213/1214, sur lesquelles nous reviendrons plus loin.