An de Zorn esch Lawe / La Zorn lieu de vie
Gescht...
An de Zorn esch freijer Lawe gewan. As esch dert g'fescht, gewasche un geboode wore, sogor d'Pfaar sen geboode wore.
D'Fescher hon màssewies Fesch met'm Bernert g'fànge. As sen eui veel Ool g'fànge wore. As esch verzahlt wore, dàss goenz freijer sogor Làchs en de Zorn g'fescht sen wore. Kümm ze gleuwe, dann d'Schleese sen bees ze ewerwende. An de Mehl het's Muschle geen. Un em Summer, wànn d'Zorn ewergeleuife esch, het's a Freschekonzart gehn. D'Sterick hon sech regalert, àwer eui d'Anwohner : Omlette met Fresche-Schankel, hum !
Vor de Wàsserleitunge esch d'Wesch en de Zorn gewasche wore. Drei Wasche sen do gewan. Bim Feschwihr, àm Ang vum Dorf geje Herdt un bim Rehgassel, àn de Vixel's Staij, direkt newem Isebreckel.
Dert hon sech em Summer goenz Jugend vum Dorf getroffe fer ze boode. Mànch Mol esch a Heitzel oder a Kalwel.. voll Asticots owe ro komme. Un àm Sàmschdi hon sech vel àn de Zorn gewasche. D'Hecke uf de Motte hon àls Vestiaires gedeent.
D'Buere hon àls d'Pfaar àn de Zorn getrankt, em Gümpe. Em Winter esch d'Zorn veelmols züg'frore. Un mànch Mol het m'r uf de Motte Schlettscheuij kenne fohre. 1920 rum, sen Buewe von Geyderthe a so bes uf Gàmbse met'm Schlette un Stàchelstock g'fohre.
... un hit
D'Zorn het hitzedeuijs von sinere Onziehongskràft zemli verlore. D'Fescher sen emmer noch do, àwer 's Bernet-Fesche esch schon làng verbotte wore. As wurd nemmi en de Zorn gewasche, gor salde geboode. Goenz ràr sen d'Muschle ("Qwack-Qwackle" hon d'Keng g'sait) sowie d'Fresche. Un d'Zorn g'frert eui fàscht nemmi.
D'Zorn esch àwer emmer noch a Spàzergàng wart. Fer de wie Zitt hon fer sini Richtümer ze entdecke un fer de, wie wesse àn sini Ufer ze komme.
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Hier...
La Zorn était un lieu de vie remarquable. Fréquenté par les pêcheurs, les lavandières, les baigneurs y compris... des chevaux.
Les pêcheurs utilisaient le carrelet pour prendre des poissons en masse, y compris des anguilles, dans la rivière très poissonneuse. On raconte même qu'il y a fort longtemps on y attrapait du saumon. Légende ou réalité, car les barrages, constitués par les moulins, étaient difficilement franchissables. En aval du moulin, proliféraient des moules d'eau douce. Sur les prés inondés, des myriades de grenouilles croassaient à la belle saison, faisant le régal des cigognes et des riverains qui se délectaient d'une recette qui fait saliver : omelette de cuisses de grenouille !
Avant l'eau courante, trois lavoirs étaient à disposition des lavandières : à l'image de celui qui existe près de l'étang de pêche ; un autre se trouvait à l'entrée du village, route de Hoerdt, et un troisième près de la rue du Chevreuil (Vixel's Staij), juste à côté de la passerelle métallique.
L'été, cet endroit était le rendez-vous de toute la jeunesse du village pour des parties de baignade. Parfois, il fallait s'écarter pour laisser passer... un porcelet ou même un petit veau, fourmillant d'asticots. Et l'on venait aussi, le samedi, pour faire sa toilette de la semaine. Des haies servaient de vestiaires pour se changer.
En été, tout près du moulin, les paysans faisaient entrer leurs chevaux dans les eaux profondes à cet endroit pour les rafraîchir, les faire boire et pour un brin de toilette. En hiver, il arrivait qu'on puisse faire du patin à glace sur les mares gelées laissées par les crues. Dans les années 1920, de jeunes Geudertheimois se rendirent ainsi en traîneau... jusqu'à Gambsheim.
... et aujourd'hui
La Zorn a forcément perdu pas mal de son attrait. Les pêcheurs sont toujours au rendez-vous mais sans carrelet, interdit depuis belle lurette. Plus de lavandières, plus de baigneurs ni de chevaux. Très rares sont les moules et les grenouilles, et la Zorn ne gèle presque plus.
Elle demeure cependant un fort joli lieu de promenade. Pour qui sait prendre son temps pour découvrir ses richesses et qui connaît les berges accessibles.