Petite biographie de "Kramer's Line"
Mais qui était donc Kramer's Line, de son vrai nom Caroline NORTH, épouse de Philippe FESSMANN ? Roland SEGNITZ a fouillé dans sa mémoire et ouvert son cœur pour nous parler de sa tante et de son oncle.
Philippe FESSMANN et son épouse, née NORTH, d' Kramer's Line.
(Collection Roland SEGNITZ)
Fille de boulanger
Caroline NORTH est née en 1904 à Quatzenheim, comme fille du boulanger du village. Elle avait deux sœurs (dont 's Kathel, la mère de Roland SEGNITZ) et un frère. En tant qu'aînée, c'est elle qui s'occupait, très jeune, de faire la cuisine, y compris la pâtisserie et les gâteaux, les parents étant trop pris par ailleurs. Selon des recettes transmises par son entourage, et donc plus que centenaires à l'heure actuelle, qu'elle notait soigneusement, dans la langue allemande, dans un recueil.
Elle savait donc cuisiner quand elle a épousé le Geudertheimois Philippe FESSMANN (1898-1982), de Kramer's Lep, en 1925. Le couple exploita longtemps une mercerie (d'où les surnoms de Kramer's Lep et Kramer's Line), actuellement tabac-presse, rue du Général de Gaulle.
A Schnallranner
Roland raconte que sa tante voulait être seule à la cuisine et qu'elle chantait souvent, surtout des cantiques, comme Grosser Gott wir loben Dich. Comme elle était très occupée par le magasin, elle faisait la plupart du temps des menus simples, hormis les périodes de fêtes. A Schnallranner était quelque chose de rapide. Selon son inspiration et sans peser les ingrédients qu'elle utilisait d'une manière généreuse, n'arrêtant pas de goûter la préparation pour la rectifier au fur et à mesure.
Une anecdote : Caroline fit remarquer un jour à sa sœur Catherine que son gâteau n'était pas trop réussi ; la réponse fusa : "wann'i dron gemocht hat, wàs dü, ward'r grod so guet !" ("si j'avais mis autant d'ingrédients que toi, il serait tout aussi bon !").
Ratschbankel
Et son époux, de Kramer's Lep, dans tout cela ? Roland se rappelle que son oncle, figure emblématique du village, premier Geudertheimois à posséder une voiture automobile, était souvent en cuisine quand la clientèle s'éternisait sur le Ratschbankel (le banc des commères) du magasin.
Et il se souvient d'une de ses recettes, Furz-Crème (crème qui fait péter), son menu préféré, qui mijotait
longtemps : haricots, sauce tomate épicée et cœur de bœuf.